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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/65

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un extérieur sévère au premier abord, tempéré par un sourire modeste, mais gracieux, adoucit la fierté d’un maintien qui n’est dépourvu ni de grâces, ni de noblesse. Livrée dès sa plus tendre jeunesse au tourbillon du monde, le manteau factice de la décence n’a pas toujours voilé rigoureusement sa conduite publique ; mais elle a eu soin de bannir de ses boudoirs cet argus importun, sans cesse prêt à s’opposer à des jeux qui font notre délire et qu’il ose improuver, avec une rigidité glaciale qui effarouche les plaisirs les plus avoués de la nature. Voilà le portrait et les principes de madame Convergeais : nous allons les mettre en action.

Madame Convergeais a longtemps associé ses plaisirs privés à ceux des hommes ; mais soit que la foiblesse des uns et l’inconséquence des autres l’aient trop contrariée, ou peut-être, en effet, soit qu’elle ait voulu déférer aux conseils d’une amie, elle s’est tout à coup détachée de leur société. Avec un tempérament de feu, qu’il sembleroit à l’entendre qu’elle eût voulu étouffer, et qui s’en est irrité davantage, elle a emprunté les dehors d’un maintien rigoureux, qui n’est au fond qu’une espèce de pruderie. Ce nouveau masque qui la