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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/72

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— Embrassez-moi, ma chère et digne amie, je vois avec attendrissement que vous appréciez le vrai plaisir, le plaisir pur et que vous saurez le puiser à sa source.

Et elle la baise tendrement au passage de la parole.

— Ne croyez pas, reprend madame Convergeais, après cette affectueuse accolade, m’avoir séduite. Soit devoir ou fantaisie, la résolution que j’ai prise étoit dans mon âme antérieurement à notre entretien et s’y trouve conforme pour l’effet ; mais elle va peut-être en différer pour le fond.

Ces trois mortels dont la société, vous le savez, me fut longtemps chère et qui m’attendent dans les bosquets du jardin, qui peut-être ont préparé, sous l’un des berceaux, le théâtre de leurs plaisirs ; eh bien ! ils vont me voir paroître ; le sentiment trompeur du plaisir va les faire tressaillir ; il va gonfler leurs veines, il va gonfler surtout cette partie si puissante qui, semblable à la verge de Moïse, répand en s’agitant cette manne liquéfiée, cet aliment de nos cœurs qu’elle plonge dans des torrens de délices : et moi je ne veux plus connoître ces plaisirs, cette jouissance si douce ; elle m’est devenue fastidieuse, j’y renonce, et pour toujours.