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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/79

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un long souvenir. En même temps elle les embrasse, en leur disant qu’elle ne peut rester plus longtemps avec eux, et elle les invite à continuer à la voir.

Cet aveu les rend stupéfaits ; cependant le baiser qu’elle leur a donné est au moment de les enhardir ; néanmoins aucun d’eux n’ose rien entreprendre malgré ce dont ils étoient convenus. Ils alloient demander des explications ; déjà son beau sein étoit en proie à leurs mains furtivement téméraires ; déjà pressée entre les bras de l’un et par les baisers de l’autre, qui, craignant l’ascendant d’un mot rigoureux sorti de sa bouche vermeille, avoit pris la précaution de la lui tenir fermée avec la sienne, tandis que le troisième s’égaroit volontairement où l’on se doute bien ; ils étoient au moment peut-être d’exécuter leur projet incivil et contraire à la déclaration des droits qu’elle peut enfin réclamer, ce qui les arrêta : car fort heureusement elle étoit entre les mains d’amis de la constitution jacobite.

— Quoi ! leur dit-elle, dès qu’elle les eut désarmés, vous, dont les procédés m’ont été si agréables, vous pourriez avoir le dessein de ravir par la force un bien que je vous ai livré de gré à gré, et

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