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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/87

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Dans vingt combats ne soit point abattu ;
Tel qu’à ton nom, surtout en ta présence,
Je sens le mien dans son impatience,
En frissonnant, soudain se ranimer,
Roidir, grossir, s’allonger, s’enflammer,
Et redressant à ta seule pensée
Sa tête altière à l’instant élancée,
Quitter au loin d’un effort assuré
Ce noir duvet dont il est entouré.
Voilà le cœur que l’amour me demande.
Ce n’est le tout : il lui faut double offrande :
Il veut encor que le même lien
En réunisse un autre avec le mien.
Or celui-ci n’offre qu’une ouverture
Dont le corail fait toute la bordure :
Moins il se livre et plus il est goûté.
Son vrai mérite est l’élasticité,
Qu’il charme alors qu’un premier jour l’éclaire !
Timide, il a plus de droits pour nous plaire.
C’est un anneau d’un ovale parfait
Qui rehaussé par un tendre duvet,
Semble cacher à l’œil qui le désire,
Sa douce approche après qui l’on soupire.
Rare bijou, relégué par l’amour,
Sous un coteau qui domine à l’entour.