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Page:L’Écho foutromane, 1880.djvu/91

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De ce qu’on semble ignorer sa présence ;
Mais on l’a vu, car on craint de le voir.

Or, messieurs, chut, notre orateur commence :
« Vous ne serez jamais de bons chrétiens,
Si votre cœur ne pardonne l’offense,
Chapitre trois, Paul aux Corinthiens ! »

À ce début la belle est tout oreille.
Paul a raison, il pensoit à merveille :
Perdre à la fois son amant et le ciel,
Seroit avoir par trop de maladresse,
Et pour montrer qu’on a l’âme sans fiel,
On fixe Ormon d’un œil plein de tendresse,
Au premier point : « On peut mourir demain,
Dans le tombeau faut-il porter sa haine ?
Ah ! pour s’aimer Dieu fit le genre humain ! »

La belle alors que son bon cœur entraîne,
Se reprochant sa conduite hautaine,
Regarde Ormon, et lui serre la main ;
Au second point redoublant d’éloquence :
« Il est encore un plus sacré devoir :
Rendez le bien en place de l’offense,
À ce prix seul Dieu vous laisse un espoir ! »

La belle alors révoquant sa défense :
— Mon cher Ormon, je vous attends ce soir.