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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/114

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Disant à tous : « Tu es ma chère idole » ;
Ni quand elle se le fait mettre entre les fesses,
Ni quand elle se le fait mettre par devant,

Ni quand à tous elle donne des baisers qui claquent,
Ni quand elle se fait lécher la moniche,
Ni quand elle manuélise pour qu’on l’embroche,

Ni quand elle le fait jouir dans ses tétons ;
Elle en manque lorsqu’elle prend le cas dans sa bouche,
Puisqu’en ce moment-là elle ne peut parler.


DÉCISION D’UN MOINE

Tel disait que l’Amour est un enfant,
Un bambin qui n’a aucun jugement,
Qu’il fait courir un chacun à sa ruine,
Qu’il donne des coups de bâton comme un aveugle,

Que quoique tout gamin, c’est un fourbe,
Que son vice est de coïonner tout le monde,
Que c’est un feu, une peste ; tel, que c’est un supplice,
Et tel un maudit larron des cœurs.

De cette façon, dans un casino brillant,
Où ne se trouvait pas un seul nigaud,
Chacun voulait en dire tout son saoul,

Lorsqu’un Moine qui n’était pas un serin
S’écria, mais d’une voix tonitruante :
« L’Amour est un grillon ; sa demeure est un trou. »