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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/117

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Tous les trésors du roi Agrippa.
Sachez que je ne vous conte pas une bourde ;
En voyant cette jeunesse en cette fonction,
Je ne pouvais, de plaisir, tenir en place ;

Mais comme elle était la fille du patron,
Force me fut de me sauver au galop,
Parce que j’eus peur des coups de bâton.


IL FAIT L’ÉLOGE DE L’OSTERIA

Observez l’osteria ; quelle belle maison,
Bien autre que la professe du Gesu !
On n’y voit jamais entrer des hommes,
De ceux à qui la moniche déplaît.

Là tout le monde est envahi
De l’esprit divin que chacun a bu,
Et quand on est en extase, qu’on n’en peut plus,
À sa divine on applique des baisers.

Par cette porte les Dames entrent en cachette,
Et pendant que l’une vient, l’autre s’en va,
Telle avec son marquis et telle avec son comte.

Du coucher du soleil jusqu’à l’aurore,
Et de l’aurore jusqu’à ce que le soleil parte,
On chie, on mange, on boit, on pisse et on jouit.