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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/126

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


L’AUTEUR RECOMMENCE À FOUTRE

Moniche, éloigne-toi de moi, par charité,
Quand même tu serais large, comme un four,
Car je suis tellement en proie à la luxure,
Que je ne puis laisser mon cas séquestré.

Éloigne-toi de moi ; d’abord, c’est un péché,
Il est vrai que je n’en donne pas un fétu,
Et puis parce que, si je recommence à t’enfiler,
Je cours un grand risque de crever là.

Mon mal est fiché en dedans des poumons,
Et je suis sûr que si je fous, je meurs ;
Il me faut donc veiller sur mes couillons.

Moniche éloigne-toi ; je lâche le taureau ;
Moniche !… ah ! je te le mets ; ah ! écarte tes moustaches !
Moniche !… tu me fais sauter ; oh ! Dieu ! je jouis !…


DIFFICULTÉ D’EXÉCUTER SES RÉSOLUTIONS

De dire à faire je vois qu’il y a grande distance ;
J’ai dit souvent que je ne voulais plus de femme,
Et que je ne voulais plus toucher de moniche,
Mais je ne puis tenir cet engagement.

Si je m’en tiens à la loi que je me suis faite,
Id est de laisser de côté la putain,
J’en arrive à mener une vie si coïonne,
Qu’en peu de temps je deviendrais fou.

Je me repens de ce que m’a passé par l’esprit