Aller au contenu

Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Adieu divertissements, adieu plaisirs !
Maintenant que manquent ces deux bons génies,
On ne peut plus compter ni espérer
De foutre des femmes et de bulgariser des garçons.

Oh ! oui, cela peut s’appeler
Un grand malheur pour les bougresses,
Et pour ceux qui ont envie d’enfiler !

Nous ne savons plus où sont les femmes,
Et les femmes ne savent plus où nous trouver ;
Pleurez donc, cas, et vous aussi, Moniches, pleurez !


DEMANDE FAITE À L’UN D’EUX

Mais dis-moi Ruffian, baise-t-on dans l’Abîme ?
Si l’on y baise encore, eh bien, je suis content,
Et d’aller t’y retrouver je n’ai nulle frayeur ;
Le feu d’enfer, je l’éteindrai rien qu’en pissant.

Puisque du tout-puissant Jupin il est écrit
Que là-dedans mâles et femelles soient ensemble,
Et qu’ils y soient tout nus, j’en conclus
Que l’on baise encore là, et ne m’en étonne.

Les cas seront tous pleins de rogne,
Et il poussera de l’herbe sur la moniche,
Quand ne baiseront plus même les damnés.

Pour autant donc que ce feu rôtisse,
D’autant plus veux-je commettre des péchés,
Afin de t’y retrouver, puisqu’on y baise.