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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/139

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Si j’y avais trouvé quelque belle idée,
Je voudrais excuser ce viédaze,

Mais il a fait là deux vers de Paillasse,
Qui, à y bien penser, ne valent pas un pet,
Et bons seulement à en faire un mouchoir,
Lorsque vient de chier un beau fessier.

Je ne sais où diable il a appris
À faire un tel déshonneur aux vers d’un autre,
Et à mettre la main où nul ne l’appelle.

J’espère bien voir un jour ma vengeance :
S’il a mis une queue où il ne fallait pas,
Dans son cul à lui sera mise une corne.


L’AUTEUR EST PRIÉ DE FAIRE UN SONNET

Par une mère Abbesse en son Couvent,
Je vins l’autre jour, appelé avec instance ;
J’y suis allé pour ne pas lui faire une impolitesse,
N’ayant jamais été un moment chez des Nonnes.

« Signor poète », m’entends-je dire aussitôt,
« Quand nous prenons l’habit, vous savez notre usage ;
« Pour l’une de nous qui devient nonne à tout jamais,
« Faites-moi un Sonnet de bonne tournure.

« — Suffit » ai-je répondu, « Mère je comprends,
« Et de votre grand désir je garderai mémoire ;
« Mon intention est de surpasser votre attente.

« Je le ferai en dialecte Vénitien ;