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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/147

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

AU MÊME

Des gens qui pour le Ciel se soient châtrés
Et à proprement dire retranchés de la création,
Si les Écritures ne nous coïonnent,
En tous temps il s’en est rencontré ;

Mais aux statues, qui ne peuvent pécher,
Puisqu’elles sont faites de pierres dures,
Ordonner de leur ôter ces agréments,
Cela me semble une grande stupidité.

Croyez-vous, dites-moi, Saint-Père,
Que pour cela les hommes ne foutront plus ?
Oh ! ils foutront, croyez-le, tant et tant.

Il faudrait pour rendre Rome dévote,
Et faire que toute décharge fût plantée là,
Que les femmes naquissent sans moniche ;
Mais cela aussi vous tourmente,
Car si cet accident pouvait arriver,
Elles se feraient bulgariser toutes.

AU MÊME

Ce Pape commet de grandes balourdises ;
Il a mis Venise, sa patrie,
En interdit, tout comme une putain,
Sans aucun prétexte ni sujet de jalousie.

Puisque cette folie lui est venue en tête,
Pourquoi ne pas y mettre aussi la Toscane ?