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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/146

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Faire envie aux Dames et aux Cavaliers,
Faire prévariquer frocs et estafiers,
Et tous les petits prélats du Palais,

Pour moi, je ne m’en plains nullement,
Qu’à cause de cela quelque Dame
Aille aux pieds du Pape montrer son déplaisir ;

Je me plains de ce qu’aux peintures de bonne touche,
Qui étaient l’ornement des Salles,
Il ait fait barbouiller la moniche.

AU MÊME

Il me déplaît par Dieu ! Très Saint-Père,
De vous savoir dans l’embarras où vous êtes,
Le pis est que, si vous n’y remédiez,
Tout ira mal pour vous, on ne peut plus mal.

Le Très Fidèle roi de Portugal
Est fâché, furieux contre vous, vous le savez bien ;
Il médite de grandes choses, et vous verrez
Qu’il les fera, tenez-le pour certain.

Genève vous vilipende de telle manière
Qu’il semble qu’elle vous ait quelque part,
Et les Vénitiens ne vous font pas grande mine ;

Vous donc, pour éviter tous ces désagréments,
Écoutez un conseil à sculpter sur la pierre :
Moins d’hypocrisie, et meilleur jugement.