Aller au contenu

Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/160

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
148
L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


CONFESSION DE L’AUTEUR

Mon Père je vous confesse mon péché :
J’ai commis de grosses foutaises en ce monde,
Bien mieux que la moniche m’a plu le rond,
Mais le plus souvent néanmoins j’ai baisé.

Puisque Dieu n’a pas eu pitié de moi,
Puisque me voici au fin fond de la terre
Précipité, et qu’un pêcheur pareil à moi
Il n’y en a jamais eu sous le Ciel,

Figurez-vous que j’ai fait tout ce que peut faire
Un homme qui ne croit pas qu’il y ait
D’autre bien que son ventre et que son oiseau.

Par cela seul jugez quelle fut ma vie,
Et tirez-en la conséquence que ma cervelle
Est occupée de cent mille foutaises.

CONFESSION DE L’AUTEUR

Réponse du même à son Confesseur

Doucement, doucement, Père, un peu de discrétion ;
Je ne sais trop si la théologie morale
Condamne un homme qui pèche en Sodomie
À se donner du martinet sur le derrière ;

Pour moi, je ne le fais point de profession,
Je bulgarise un tantinet par fantaisie,
Rien que pour montrer la bonne veine en poésie,
Et pour ne point faire tort à ma nation.