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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/165

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

C’est un prie-dieu, un bigot ;
S’il ne va pas à l’église, c’est un vilain bougre,
Qui n’a ni piété ni religion.

Celle qui ne se le laisse mettre est une coïonne,
Et celle qui se le fait mettre, tout aussitôt
On dit d’elle que c’est une bougresse.

Puisqu’il en est ainsi, qu’on n’y peut rien faire,
Je veux manger, je veux chier, aller en moniche,
Et que le monde aille se faire foutre.


LA FEINTE PRUDERIE AIDE À SE FAIRE ENFILER

Canzone

Je vois un jour de ma fenêtre
Une petite coquette ;
Je la salue aussitôt
Et elle me tourne les épaules.

Cette façon méprisante,
Me fait sourdre un projet ;
Je veux savoir qui est l’amant
De ce bienheureux minois.

Je le demande à une voisine,
Laquelle sans tarder me répond
Que cette fille est une bigote
Qui se cache des hommes ;

Qu’elle ne reçoit jamais personne,
Sinon des moines en quantité,