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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/169

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Enfin j’en viens à jouir,
Puis je m’essuie l’oiseau.

Je lui offre deux pièces de vingt sous :
Elle refuse résolument,
« Parce qu’il n’y a qu’avec les truies,
Me dit-elle, qu’on en use de la sorte.

« Je ne suis pas fille à faire cela,
« Moi aussi j’ai de l’honneur,
« Et si je me suis fait enfiler,
« Je ne l’ai fait que par amour.

« Si vous voulez coucher avec moi
« Cette nuit, vous en êtes le maître,
« Et nous ferons jusqu’au jour
« Bien des choses, mais en cachette.

« S’il me faut dire la vérité,
« Je suis une pauvre fillette,
« Et en feignant la dévotion
« Je mène une bienheureuse vie. »

Je saisis donc la bonne occasion,
Mais sous condition qu’elle se taise ;
Elle se met en marche et, derrière elle,
Jusqu’à la maison je l’accompagne.

Arrivés, nous courons au lit ;
Et je me mets à la chevaucher ;
Elle montrait du goût pour moi,
Quand j’étais pour l’enfiler.

Elle avait deux tétins
Qui faisaient s’amouracher d’elle,