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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/189

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Pisser, chier, tomber malade ;
Qu’un jour telle chose vous semble bonne,
Et qu’un autre elle ne soit que foutaise ;

C’est là une si bougresse d’existence,
Qui, caquesangue de Dieu ! je me tuerais,
Si en ce monde il n’y avait plus la Moniche.

MÊME SUJET. II.

Si en ce monde il n’y avait plus la Moniche,
Caquesangue de Dieu ! je voudrais mourir,
Si je ne pouvais plus aller me divertir
Avec quelque bonne bougresse de putain.

Ne m’importe qu’elle soit gentille femme
Ou qu’on puisse l’appeler la déesse d’Amour,
Pourvu qu’elle ait sous les jupons
Quatre doigts de moniche, pourrie ou saine.

Tout le reste de ce que le monde estime et approuve,
Gloire, talent, vertu, désir d’honneur,
La prudence en la paix, le courage à la guerre,

La piété, la constance et même l’amour
De la patrie, par Dieu ! sans la Moniche,
Ce ne sont que tourments, ce ne sont que douleurs.

MÊME SUJET. III.

Ce ne sont que tourments, ce ne sont que douleurs,
Toutes ces choses qu’estime le pauvre monde ;