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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/194

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Donc puisqu’il en est ainsi, je vous assure
Que je serai toujours ami de la Moniche,
Tant que je pourrai avoir le cas dur ;

Et quiconque en serait prié par une femme,
Celui-là est un grand coïon, je vous le jure,
S’il refusait d’aller dans la Moniche.


SUR LE COMMENCEMENT DE L’ANNÉE

À la nouvelle année, faut aller à confesse,
C’est le moment de dire : « Peccavi, et je me repens ».
Par devant quelque Moine, en un Couvent
Aller avec dévotion s’agenouiller ;

Se rappeler qu’il nous faudra mourir,
Ne plus jamais prêter à cinq du cent,
Ne plus entrer dans ces saletés d’enfers,
Enfin s’éloigner des concubines ;

Faire compte que l’on soit en temps de peste,
Sur ses fossés faire dresser la herse,
Et même aller peu chez les femmes honnêtes ;

Traiter son bon ami comme un frère,
Faire du bien, sanctifier les fêtes,
Et à peine tenir en main son oiseau pour pisser.


IL FAUT L’ASSISTANCE DIVINE POUR SE SAUVER

Je sais que celui qui m’a fait sans moi
Ne veut pas sans moi me sauver ;