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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/195

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Que puis-je donc espérer de moi,
Quand je ne fais pas plus de bien que cela ?

Ce que je fais aujourd’hui, je le fais chaque jour,
Et je fais ce que je ne devrais pas faire,
Et j’aurais beau vouloir retourner en arrière,
Je continue ce voyage toujours plus mal.

Si le temps et la raison n’ont plus la force
De faire que je sois vainqueur en cette joute,
Quelle autre force jamais triomphera ?

Seigneur, à mon esprit qui se prosterne,
Faites voir que je suis totalement changé,
Et qu’à vous seul en revient toute la gloire.


EXISTENCE CERTAINE DE L’HOMME

Il me passe quelquefois par l’esprit,
Comme cela jadis est arrivé à Pyrrhon,
Que tous les objets sont des ombres, une illusion,
Et que moi-même je ne suis rien en ce monde.

Mais depuis, avec Descartes, franchement
Je fais, moi aussi, mon argumentation,
Et je dis : « Je pense, donc je suis, »
» Et avec moi vit tout le reste des êtres ».

Ce philosophe, en effet, a très bien dit,
Et inutile de lui faire autre commentaire,
Qui ne pense pas n’a pas de soi conscience.

Je vais plus loin et amplifie l’argument :