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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/239

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

CONTRE LE BAFFO

« Quand cette indiscrète phtisie
« Ira donner au Baffo le coup de grâce,
« En le priant de vouloir bien être content
« De ce qu’elle l’envoie au Diable à franc étrier,

« Ces quelques vers qu’à mon cœur dictent
« L’amitié et l’amour que pour lui je ressens,
« Je les ferai graver sur son tombeau,
« Afin d’honorer l’altissime poète :

« — Ci-gît enseveli, ô passant débonnaire,
« Un homme qui a renié Notre-Seigneur
« Pour le pertuis de merde et celui du marquis ;

« Chers petits garçons et dames de bon cœur,
« Venez vous soulager par les fentes de marbre ;
« Qui sait s’il ne ressuscitera pas, à l’odeur ?


RÉPLIQUE DE L’AUTEUR

Erostrate, pour faire parler de lui,
Brûla le temple de Diane à Éphèse,
Ayant estimé que, grâce à cette action,
Il devait rendre son nom immortel ;

De même pour se rendre célèbre dans le monde,
Un poétastre a vilipendé le Baffo,
Et grâce à ce beaucoup a pensé
Qu’il immortaliserait sa renommée.