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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/248

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

De la sorte, j’ai fait des enfants avec ma tête,
Ne pouvant pas en faire avec mon cas.

En eux je revivrai de longues années,
Me dit ce mauvais plaisant de grand monde,
Mais comme je n’ai idée que du présent,
Je ne donne pas un fétu de l’avenir.

Bien mieux, la rage me vient de songer
Que s’en amusera plus d’une femme,
Et que je serai allé me faire foutre.

À quoi sert qu’après ma mort on me couronne,
Qu’on me fasse même élever une statue,
Si je ne sais plus ce que c’est que Moniche ?


ADOLESCENCE

Jusqu’à dix-huit ans l’homme doit étudier
Et se faire un bon fond de doctrine,
En restant sous la sévère discipline
D’un maître qui sache bien enseigner.

Quand il sent qu’il ne peut s’appliquer,
Surtout s’il est à l’école dès le matin,
Je concède qu’il puisse, pour médecine,
Sous la table se secouer l’oiseau.

À dix-huit ans, qu’il rejette les livres,
Qu’il se fourre dans toute espèce de bordel,
Qu’il le mette et le reçoive par derrière.

Qu’il se chamaille avec celui-ci et celui-là,