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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/249

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Qu’il joue, qu’il foute, qu’il aille à l’osteria,
Et bulgarise, même à sa grand’mère.


JEUNESSE

Sur les trente ans qu’il ait une maîtresse
Qui soit de bonne grâce et désinvolture,
Qui se laisse foutre quelquefois,
Et à se laisser bulgariser ne soit revêche ;

Qu’il songe à faire quelque chose de grand,
Mais que d’abord il observe ce vers quoi il penche
Puis, de ce côté-là qu’il se tourne,
Tout ce qu’il fera sera glorieux.

En attendant qu’il fasse un petit voyage,
Qu’il pratique les plus savants Docteurs,
Et quelquefois aille dans un cu-cul.

Qu’il lise peu de livres, mais de bons,
De ceux qui enseignent à être homme de cœur,
Pour éviter tant de grand tanneurs de couilles.


VIEILLESSE

Sur les soixante ans une bonne chambrette,
Chaude l’hiver et fraîche l’été,
Un bon fauteuil, un bon sopha,
Un bon cuisinier, sinon une bonne cuisinière ;

Manger souvent avec quelque fillette,