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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/256

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Tel tient pour vraie la religion Mosaïque,
Tel donne la palme à la Chrétienne,
Et tel reste fidèle à la Mahométane.

Tel croit à Calvin, et tel à Luther,
Tel est un dévot d’Ali, tel d’Omar,
Et dans tout cela nul ne sait qui dit la vérité.

Ce que je sais, moi, et ce n’est balourdise,
Puisqu’en cela le monde entier s’accorde,
C’est que j’obéis à Dieu lorsque je fous.


UNIQUE PLAISIR RESTÉ À L’AUTEUR

De tant de femmes j’ai été favorisé,
Que je n’en sais pas le nombre, je vous le confesse ;
Je suis, certes, obligé au sexe féminin
Car il m’a donné de grands plaisirs, oui, par Dieu !

Par lui je puis dire que mon existence
À été belle et agréable jusqu’à présent ;
Mais aujourd’hui la femme m’est évacuée par en bas,
Et je ne jouis même pas de son derrière.

Une seule petite envie me reste
À soulager, et je veux, pour mon repos, me la passer ;
Si vous tenez à la connaître, la voici :

Ce serait de mettre bas la culotte,
Et quand cela va m’échapper, courir vite
Chier sur les tétons d’une femme.