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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/272

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Lucien, Lucrèce et le Pape Boniface,
Ont mis le souverain bien dans un cul dur.

On ne pourrait me faire connaître, je vous le jure,
Un plaisir dont je ne sois déjà rassasié,
Et si ne me vient à mon secours Saint Ignace,
Je reste par Dieu ! sevré de tout bonheur.

Je dis que je voudrais me faire Jésuite,
Et à mon indolent oiseau à moitié mort
Donner ainsi de nouveaux sens, une nouvelle vie.

Mais un scrupule me passe par la tête ;
Je ne sais s’il est d’une bête, en fait et en dit,
D’abandonner le Ciel pour le pertuis prohibé.


LA FEMME EST PLUS HEUREUSE QUE L’HOMME

Quelle grande bougresse d’injustice
A faite à l’homme la Nature,
Que par tous les temps il ne soit en état
D’administrer une bonissime saccade !

La femme est bien plus privilégiée,
Et en cela son Destin ne lui a été ingrat :
À moins qu’il ne s’agisse d’un cas réservé,
Elle peut se faire besogner même malade.

Qu’elle soit jeune fille, vieille ou pucelle,
Sans amour, sans envie et sans fatigue,
Elle peut toujours recevoir le gland.

Mais ce que je regarde comme un miracle,