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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/284

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

« Sur la montagne d’Hélicon ;
« Car il a tant loué la moniche,
« Il l’a tant louée, que nous autres Poètes
« Près de lui sommes bien peu de chose,
« Et pour autant que nos vers
« Soient limpides et corrects,
« Comme ils ne parlent pas de Moniche,
« Personne n’y prend plaisir,
« Personne ne veut les écouter,
« Parce qu’ils ne parlent pas d’enfiler. »

Achevée l’oraison funèbre
Et finie la procession,
Ces Dames ont commandé,
De pouvoir absolu,
Et toutes signé de bonne encre
Qu’il fût déposé dans un cloître,
Jusqu’à temps que fût construit
Un honorable mausolée
Érigé à sa mémoire,
Et que, pour son éternelle gloire,
Il y eut à ce mausolée
Une inscription faite à propos.

Sur le sépulcre il n’y avait
Ni de trophées ni de bannières,
Mais quantité de cas durs
Qui auraient troué des murs,
Et en face d’eux, bouche ouverte,
Attendant leur offrande,
Toutes prises sur le vif se voyaient
Des moniches qui larmoyaient.
Au-dessus de ces petits Cas
Étaient représentés des culs
Dont on eût dit qu’ils attendaient