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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/285

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Que quelqu’un les embrochât.

Se tenait au milieu de ces figures,
Comme un grand Docteur in jure,
Le magnifique cas du Poète,
Semblable à un anachorète,
La tête basse et pendante,
Pour montrer qu’il était le maître.
Il avait sur la panse
Et de plus autour, en abondance,
Non des manuscrits, des bouquins,
Mais des culs, des moniches, des cas
Pour faire voir qu’en cette science
Il avait eu la prééminence.

Une vertueuse bavarde
En lettres majuscules,
Pleine d’érudition
Composa cette inscription :

« Ci-gît du grand Baffo le cas défunt ;
« Il attend en coïon, sa résurrection. »


LAMENTATION SUR LA MORT DU CAS

Je veux mourir, maintenant que chez moi est mort
Mon pauvre cas à l’improviste,
Je ne puis rester séparé un brin de lui,
Qui dans mes peines était mon réconfort.

Dans cette mer de la vie il était le port ;
Qu’il soit allé en Enfer ou en Paradis,
J’ai résolu d’aller où il se trouve,