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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/44

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Une senteur embaumée
Dès l’entrée vous console
Mêlés au citron et à l’orange,
Vous sentez la rose et la violette.

De peintures assez lascives
Tout le mur est tapissé ;
Ici, vous voyez deux beaux tétons,
Et là un flanc bien tourné ;

Ici est Thaïs, et là Phryné
Sans corset ni camisole ;
Ici Poppée, là Messaline,
Qui bellement se font baiser.

Ici est Vénus, qui couchée,
Fait des mamours au cher Adonis ;
Et là Diane qui présente
Sa fente à son Endymion.

À regarder tout cet étalage,
Qui est peint au naturel,
Figurez-vous si la bosse
Du machin se dessine !

Socrate n’y résisterait pas,
Je vous l’atteste sur ma foi,
Et le bonhomme Xénocrate
Se laisserait choir aussi,

D’autant plus que ces deux folles
Vous agacent et vous prient
De leur peloter les fesses,
Et de leur tâter la boutique.

Voyez-vous comment pourrait,