Aller au contenu

Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

À ces cajoleries, un pauvre diable
Faire que les humeurs n’affluent,
Et que le cas reste tête basse ?

Pour moi, je puis vous assurer
Que je l’avais si dur
(Dieu vous garde qu’il vous enfile !)
Qu’il paraissait tout comme un clou.

Je ne pouvais plus rester tranquille,
Tout mon sang était en mouvement ;
Je sentais certaine chaleur
Qui me faisait débourrer dessous.

De la rage que j’éprouvais,
Je me suis jeté sur un sopha,
Et je vous le jure, je pensais
Mourir là coïonné.

Quand s’aperçurent les petites fourbes
Que je ne pouvais plus me retenir,
Elles ont exhibé leurs tétons
Et se sont flanquées sur moi.

Et me déboutonnant la braguette,
En me lançant une œillade,
Il me semblait qu’elles disaient :
« Qui de nous deux va être baisée ? »

Holà, oui, à faire le choix
Je fus, par Dieu ! embarrassé.
Car si je prenais la plus svelte,
La Tonina restait de côté.

Et si je prenais la Tonina,
Qui est Vénus toute crachée,