Aller au contenu

Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
38
L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Et je vous en prie, ne soyez cause
Que je perde ma bonne réputation.

C’est que le monde est tout plein
De ces gens, dignes des galères,
Qui ne font pas une once de bien,
Et veulent être des saints sur terre.

Donc, de tout ce que je vous ai dit
Ne parlez à qui que ce soit,
Mais plutôt, ces miennes pages
Déchirez-les aux quatre vents.


L’AUTEUR À LA RECHERCHE DE LA NATURE

Un de mes amis, philosophe à la mode,
M’a prié l’autre jour à genoux
De lui procurer ce livre si bon,
Qui de tous aujourd’hui est lu et loué.

C’est un livre qui dénonce l’intelligence,
D’Helvétius, grand philosophe Parisien,
Non pas le fameux Esprit de cet homme illustre,
Mais la Nature, une œuvre solide.

J’ai répondu à mon ami : — « Je l’aurai ;
« Reposez-vous sur moi du soin de vous servir ;
« Je sais qui l’a, je la demanderai. »

Cattina, vous l’avez, c’est sûr ;
Je vous en supplie donc, ne me dites pas non :
Donnez-la moi, chérie, donnez-moi la Nature.