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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


En exhibant si bien les deux natures,
Lorsqu’elle fait tantôt l’homme, tantôt la femme,
Elle a fort bien pris ses mesures ;

De cette façon elle contente chaque personne,
Et manifeste, en se montrant sous ses deux faces,
Qu’il en est à qui plaît le cul, et à qui la moniche.

MÊME SUJET

Si vous voulez, amis, prendre un beau passe-temps,
Allez tous à l’Opéra, à San-Mose ;
Outre le chant et la danse, vous y trouverez
De quoi contenter, tant qu’il vous plaira, le cas.

De fraîches moniches il y a là un déluge,
À étancher la soif de mille cas.
Pour bien foutre en moniches voilà le bon endroit,
Et qui ne fout est un grand viédaze.

Disons-le net, il n’a ni cœur ni brio,
Quand se trouvant près de celle-ci ou de cette autre,
Il reste là planté comme un lapin.

Pâris donnerait la pomme à la plus belle,
Et moi à la Clémentina, oui, par Dieu !
Au lieu d’une pomme je lui donnerai le gland.

SUR LE MÊME SUJET

Je dis qu’une vaillante ballerine,
Qui est svelte, gracieuse et jeunette,