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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/77

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


Je ne sais ce qu’est la France,
Ni comment ils font en Allemagne ;
Pour enfiler à crève-panse
Je sais qu’ici c’est le pays de Cocagne.

Je m’étonne qu’il ne vienne pas
Des étrangers en quantité,
Parce qu’ici qui n’est pas un teigneux
Peut se la couler douce.

Autrefois ils partaient
Des contrées les plus lointaines,
Et venaient à Venise
Pour quelques putains.

Finalement n’existait pas
Comme aujourd’hui cette liberté ;
Il leur fallait dans cette sphère
Tourner sans cesse.

Aujourd’hui, quand on sait s’y prendre,
Et que l’on a un peu d’adresse,
On peut tourner toute sphère,
Celle de Vénus et celle de Mars.

Vive donc cette Cité
Qui est le centre des plaisirs !
Assez s’amuse qui y demeure,
Et s’y amusent aussi les étrangers.