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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/78

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


RECETTE POUR SÉDUIRE LES FEMMES

Madrigal

Les amours ne sont que douleurs,
La constance est une servitude ;
Pour vivre bien avec vous,
Femmes, il faut être un sot,
Sans idée aucune.

En cet instant de folie
Qui vous vient à chacune,
Toute faveur s’obtient,
Toute victoire est sûre
Pour qui sait son métier.

Par mille et mille voies
On arrive à son but ;
À l’amoureux royaume
Tout sentier conduit,
Toute passion sert d’escalier ;

Le talent, l’impatience,
L’assiduité, le caprice,
Parfois aussi un bon vice ;
Mais toujours et en tout cas,
Les écus et l’ambition.


REQUÊTE À UNE DAME

Madame l’Étrangère, si vous croyez
Attraper des merles en cette ville,
Excusez-moi, ma fille, vous n’y entendez rien,
Il n’y a pas ici grand marché de nigauds.