Un air plein de désinvolture
À celui-ci fait plaisir ;
Cet autre, par l’éclat des yeux
Se trouve ensorcelé ;
J’ai ouï parler de quelqu’un
Qui faisait consister la beauté
En un doux sourire
Ou en un doux parler ;
J’en ai vu quelque autre
Se pâmer et mourir
Pour une femme qui regardait
Avec des yeux de travers.
On pourrait à une table
Garnie de mets délicats
Précieux et recherchés,
Comparer la femme :
Tout y est bon, tout vous plaît,
Néanmoins tel se rencontre,
Qui s’attaque à un seul plat,
Et laisse de côté les autres.
Chez toi, ma Ninetta,
Tout est bon, tout est parfait,
Moniche, minois, tétins,
Autant qu’il est possible ;
Mais laisse-moi te le dire,
Par dessus tout est plein de mérite,
Chez toi, ce beau prétérit
Qui n’a pas son égal au monde.
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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO
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