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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/86

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Qui l’interrogea à ce sujet :
« Dites-moi, pourquoi êtes-vous si portée
» Pour le cas des Chrétiens et non pour le mien ?

» Je vous tirerai à l’instant d’incertitude,
» Et vous dirai, en toute sincérité de cœur,
» Que ne me plaisent ni mensonges ni tromperies ;

» Puisque vous voulez savoir ce beau mystère,
» Je cours après les cas des Chrétiens
Parce que les Chrétiens ont leur cas tout entier ».


RÉCOMPENSE AMBITIONNÉE PAR L’AUTEUR

Je m’alambique la cervelle jour et nuit
Pour faire des sonnets gras et beurrés,
Pour divertir les femmes et leurs amoureux :
Mais j’ai les sonnets, moi, et les autres foutent.

De mes vers ils se prévalent, et de mes leçons,
Et celles-ci les rendent plus courageux
Et quand elles entendent des vers luxurieux,
Ces femmes, elles se laissent glisser comme des marmottes.

Moi, si je veux des femmes, il me faut payer des ruffians,
Et les autres se divertissent à mes dépens,
Mes vers leur servent d’entremetteurs,

Des moniches qu’ils foutent en ce pays
Au moins, comme on le fait aux curés,
Qu’ils me donnent la dîme, ou ma quote-part.