Aller au contenu

Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
75
L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO


LE PLAISIR DE SE MANUÉLISER

Je veux dire d’abord le contentement
Que l’on a quand on se manie le cas :
On baise Mariettina et Maddalena,
Et autant de femmes que l’on veut, en un moment.

Le divertissement dure tant que vous le voulez,
Et quand on a la bourse pleine,
On le fait avec plus d’envie et d’haleine,
Parce que jamais on ne le fait par cérémonie.

De toutes façons, c’est une bonne affaire :
De l’argent, on n’a pas à en débourser,
Et on ne devient pas fou pour la femme.

Qu’elle aille donc se faire bulgariser,
Si belle que soit la femme !
Moi je veux toujours me secouer l’oiseau.


L’AUTEUR LOUE LE PREMIER QUI S’EST MANUÉLISÉ

Par dessus tous je veux louer celui
Qui, sans que personne le lui ait enseigné,
Avec une simplicité toute naturelle,
Est le premier qui se soit secoué l’oiseau.

Eh quoi ! ne mérite-t-il peut-être pas un autel.
Autre que celui qui inventa la boussole ?
Les grandes bénédictions que je lui ai données,
Je me les rappelle, depuis ma prime enfance.

Pouvez-vous rêver une chose meilleure ?