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Page:L’Œuvre du patricien de Venise Giorgio Baffo, 1910.djvu/96

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L’ŒUVRE DE GIORGIO BAFFO

Ses deux moitiés bien découvertes, en train de pondre
Un bel étron, et un peu plus bas la moniche,

C’est un beau coup d’œil qui rend amoureux ;
Par Dieu ! je vous le jure, j’ai eu tant de plaisir,
Que j’y serais toujours, si elle chiait encore.


L’AUTEUR VOUDRAIT RESTER DANS LA MONICHE JUSQU’À
LA FIN DU MONDE

Neuf mois au plus l’homme reste
En prison dans le ventre de la femme,
Avant de s’élancer hors de la moniche,
Et de venir respirer en ce monde.

Après mille tourments, il lui faut aller
En une lugubre sépulture
Et pour couronnement à sa misère,
Y rester éternellement.

Je voudrais que tout se passât au rebours,
Que lorsqu’on est mort, dans le tombeau
On n’eût à rester que neuf mois,

Et en revanche, par un décret de la Nature,
Qu’on séjournât dans une moniche de femme
Tant que ce monde aurait à durer.


IL VOUDRAIT MOURIR DANS LA MONICHE

Puisqu’il nous faut mourir, je ne voudrais pas
Trépasser quand je suis en barque ou dans la rue ;