Aller au contenu

Page:L’Alcoran (traduction de Du Ryer).djvu/220

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
212 L’ALCORAN.  

veu que vous l’abhorrez ? O peuple je ne vous demande point de recompenſe de mes peines, Dieu m’en recompenſera largement 5 Je ne veux pas exiler les vray-croyans de ma compagnie, ils ſeront un jour aſſemblez devant leur Seigneur, mais je voy que vous eſtes ignorans. O peuple qui empeſchera Dieu de me punir ſi je traite mal les vray-croyans ? n’y penſerez vous pas ? Je ne dis pas que je poſſede les treſors de Dieu, je ne ſçay pas le futur, je ne dis pas que je ſois un Anqe, je ne dis pas à ceux que vous meſpriſez que Dieu les enrichira, Dieu ſçait ce qui eſt dans leurs ames, ſi je tenois tels diſcours, j’aurois tres-grand tort. Ils ont dit, ô Noé il y a long-temps que nous diſputons enſemble, faits nous paroiſtre les peines que tu nous preſches ſi tu es veritable, Dieu, dit-il, vous les fera voir quand il luy plaira, vous ne les éviterez pas, mes inſtructions vous ſeront inutiles ſi Dieu vous veut eſprouver, il eſt voſtre Seigneur, & ſerez un jour aſſemblez devant luy pour eſtre jugez. Les infidelles diront- ils que tu as controuvé l’Alcoran., & qu’il eſt de ton invention ? Dis leur, ſi je l’ay controuvé le peſché en ſera ſur moy, & ſuis innocent de vos blaſphemes. Dieu a inſpiré à Noé que perſonne ne croiroit en ſes paroles autres que ceux qui avoient desja crû en luy ; Il luy dit, baſty une arche conformément à l’inſpiration que nous t’avons envoyée, mais ne me parle plus des injuſtes, ils ſeront ſubmergez : Les paſſans ſe mocquoient de luy, & de ſon arche, il leur dit, vous vous moc-