Aller au contenu

Page:L’Algèbre d’Omar Alkhayyami.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parût (*[1]) Aboû Djafar Alkhâzin (**[2]), qui résolut l’équation à l’aide des sections coniques. Après lui tous les géomètres avaient besoin d’un certain nombre des espèces des susdits théorèmes (***[3]), et l’un en résolut une, et l’autre une autre. Mais aucun d’eux n’a rien émis sur l’énumération de ces espèces, ni sur l’exposition des cas de chaque espèce, ni sur leurs démonstrations, si ce n’est relativement à deux espèces, que je ne manquerai pas de faire remarquer (****[4]). Moi, au contraire, je n’ai jamais cessé de désirer vivement de faire connaître avec exactitude toutes ces espèces, ainsi que de distinguer parmi les cas de chaque espèce les possibles d’avec les impossibles, en me fondant sur des démonstrations ; car je savais combien est urgent le besoin de ces théorèmes dans les difficultés des problèmes. Toutefois je ne pouvais pas m’appliquer d’une manière suivie à la composition d’un semblable exposé, ni lui vouer une méditation persévérante, empêché que j’en étais par les désastres survenus. Nous avons été témoin du dépérissement des hommes de la science, réduits maintenant à une mince troupe, dont le nombre est aussi petit que ses afflictions sont grandes, et à laquelle les rigueurs de la

  1. *) La leçon est confirmée en effet par la citation que Hadji Khaifa fait de ce passage (éd. de Fluegel, tom. Il, p. 584) ; mais la leçon que je dois à l’avis bienveillant de M. Reinaud m’a paru tellement préférable, que je n’ai pas hésité à la recevoir dans le texte.
  2. **) « Aboû Djafar Alkhàzin, dont ce surnom est plus connu que son véritable nom, Persan d’origine, versé dans le calcul, la géométrie et la théorie des mouvements planétaires, habile à la fois dans la construction des instruments astronomiques et dans leur emploi, renommé pour cette partie des sciences dans son temps. Nous citons de ses écrits : la table des Safihas, l’ouvrage le plus célèbre et le plus complet qui existe sur cette matière ; — le traité des problèmes arithmétiques. » Ici encore Casiri s’est trompé en traduisant : Liber Tabularum Latiludinum. Les safihas forment une partie de l’astrolabe des astronomes arabes ; on trouve à ce sujet d’amples détails dans l’excellent mémoire de M. Sedillot sur les instrum. astron. des Arabes, p. 154-l62 et 185-191. — Outre les ouvrages mentionnés ci-dessus, la bibliothèque de Leyde possède un commentaire du dixième livre des Éléments d’Euclide, par Aboû Djafar Alkhazin.
  3. ***) A savoir, des équations cubiques.
  4. ****) Voir p. 11 et 12, et les discussions des équations n° 17 et n° 21.
1.