Aller au contenu

Page:L’Esclache - Les Véritables régles de l’ortografe francéze, 1668.pdf/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ils dizent que le g, ſe prononſe quelquefois comme un j Conſone, devant a, o, u, an metant un e, antre le g, et a, o, u ; comme dans ces mos, jugea, jugeons, gageure. Lis métent ſans doute un e, antre le g, & a, o, u pour éviter ces prononſiaſions juga, jugons, gagure ; mais ils ne conſidérent pas qu’ils ſont cauze d’une mauvaize prononſiaſion, par la méme régle qu’ils donnent pour an éviter une autre. Nous ne tomberons pas dans leur faute, ſi nous amploïons l’j Conſone, au lieu du g, an céte maniére juja, jujons, gajure : car puî qu’ils avoüent que le g, ſe prononſe quelquefois comme j Conſone, devant a, o, u ; pourquoi n’ï métent-ils pas un j Conſone ?

Sextus Pompeïus nous apland qu’avant Enniuns les Romains ne doubleent point les Conſones dans leurs écritures, ce Poëte aïant été le premier qui comme Grec prit céte liberté, qu’on ſuivit dépuis à ſon éxample. Il ne faut pas ſuivre les régles que donnent les Grammairiens pour les doubler dans l’Ortôgrafe Francéze ; car éles ſont fondées