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Page:L’Esclache - Les Véritables régles de l’ortografe francéze, 1668.pdf/39

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ſur un üzaje qui répugne à la raizon ; comme cand on prononſe la lettre ſ, antre-deus Voïéles, ils la doublent toûjours ; à cauſe (dizent-ils) qu’un ſ ſeul antre-deus Voïéles, ſe prononſe comme un z. Mais cand il ſe prononſe comme un z, on ï doit métre le z ; c’ét pourquoi il n’ét pas necéſaire de le doubler, lor qu’il ſe rancontre antre-deus Voïéles ; puî qu’il ï retient ſa prononſiaſion naturéle ; et il faut métre ordinairemant un acſant circonfléxe, ou aigu ſur la Voïéle qui le précéde ; comme dans ces mos pâſaje, ſajéſe, puîſance, pôſéſion, aûſi, &c.

Il ne faut pas pourtant retrancher toutes les létres doubles ; car il faut retenir céles qui ſe prononſent ; comme dans ces mos honneur, homme, guerre, terre, donner, couronne, commandemant, travailler, &c. Il faut méme les doubler contre l’üzaje ordinaire, cand la prononſiaſion la demande ; comme on écrit le mot Romme, par un ſeul m ; mais ſi nous an conſidérons la prononſiaſion, nous trouverons qu’éle ét ſamblable à céle du mot comme ; il faut donc doubler