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Page:L’Esclache - Les Véritables régles de l’ortografe francéze, 1668.pdf/49

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peut reſevoir pluzieurs ſignificaſions ; comme il peut étre pris ; ou pour ce qui vient de la nature ; ou pour ce qui ét conforme à la nature de quelque choze. La vertu morale n’ét pas naturéle à l’homme, an la premiére faſon ; mais éle lui ét naturéle an la ſegonde. Si nous prenons le mot de naturel, pour ce qui nous ârive naturélemant ſans péne, la vertu morale ne nous ét pas naturéle ; parce que nous devons travailler avec ſoin pour l’aquerir : Si nous le prenons, pour ce que nous pouvons obtenir par l’éfort de nôtre nature, la vertu morale nous ét naturéle : car il ï a céte diferance antre les vertus morales, & les téologales, que les premiéres ſont des éfés de l’axion de la faculté que les reſoit ; & que les autres doivent leur naîſance à la bonté de Dieu, qui les imprime dans nos ames, pour nous élever à la joüïſance de ſa gloire. Anfin ſi nous prenons le mot de naturel, pour une choze pour qui nous avons de l’inclinaſion, la vertu morale nous ét naturéle.

Pour avoir une claire conéſance de