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Page:L’Esclache - Les Véritables régles de l’ortografe francéze, 1668.pdf/61

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ceus qui font des livres an Latin, travaillent ütilemant pour le bien public ; & que ceus qui an compozent an Francés, n’anfantent que des monſstres qu’il faudrét étoufer dans leur naîſance.

La Langue Francéze (dizent-ils) ét défectueuze ; les frazes de la Latine ſont admirables ; le tour de ſes périodes charme l’ouïë ; et on ï peut trouver, aûſi bien que dans la Langue Gréque, un grand nombre des mos qui ſignifient une méme choze. Comme la Langue Francéze ét privée de tous ces avantajes, éle ét inférieure aus autres.

Ces acuzaſions ſont mal fondées ; et ceus qui les font devreent étre châſés de la République des létres, comme les faus délateurs furent banis de céle de Romme.

Ils font parétre qu’ils ne lizent pas les bons livres qui ſe font an nôtre Langue : car s’ils ſaveent que l’on a randu an Francés châque racine Gréque mot pour mot, ils jujereent que la Langue Francéze n’a pas faute de mos pour exprimer ce que ſignifient