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Page:L’Esclache - Les Véritables régles de l’ortografe francéze, 1668.pdf/64

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Langue, il nous ét trés-utile d’aprandre la Filozofie an Francés ; car éle nous donne le moïen de bien parler.

Ceus qui dizent que le vulgaire ét l’auteur des mos que nous amploïons pour exprimer nos panſées, poûront douter de la vérité de céte propoziſion ; mais ils doivent ſavoir que les Noms ſont ; ou primitifs ; ou dérivés.

Il ét urai que les premiers depandent du vulgaire : mais comme les autres doivent exprimer la nature des chozes, ou leurs cauzes, ou leurs propriétés, il n’apartient qu’aus Sajes de les invanter ; c’ét pourquoi la Filozofie nous donne le moïen de bien parler. Car comme pour bien parler il faut donner des mos propres aus chozes, & aus axions, il an faut conétre la nature par la Filozofie ; comme éle nous découvre la diferance qui ſe rancontre antre l’amour, la bienveillance, et l’amitié. L’amour ét une pâſion qui nous fait tandre à quelque bien, pour an reſevoir quelqu’avantaje ; la bieveillance nous fait vouloir du bien à la perſonne que nous aimons ; & l’amitié nous