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Page:L’Esclache - Les Véritables régles de l’ortografe francéze, 1668.pdf/63

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péïs : mais la raizon doit toûjours l’amporter ſur les éxamples : car éle n’ét que pour les ſajes ; et comme le nombre des fous ét infini, les plus fous ont toûjours leurs ſamblables.

Ie demeure d’acord que l’on doit aprandre le Latin, & les autres Langues, pour pluzieurs üzajes ; comme pour ſe faire antandre aus Etrangers ; pour lire le nouveau Teſtamant ; et pour antandre les divins Interprétes de l’Ecriture Sainte. Mais je ſoûtiens que châque Naſion doit écrire an ſa Langue ; et que celui qui écrit an Langue Etrangére fait préque une ſi grande faute, que celui qui porte les armes contre ſon péïs : car c’ét un ſigne trés évidant qu’il ne veut pas le reconétre pour ſa patrie. Les Romains oblijeent les Colonies qu’ils anvoïeent dans les Provinces qui éteent âſujéties à leur obéïſance, à ſuivre leurs Dieus, et leur Langue. Nous avons été garantis de leur Idolatrie par la Foi ; & la raizon doit nous délivrer de la ſervitude de leur Langue.

Puî que nous devons écrire an nôtre