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Page:La Blondine ou avantures nocturnes entre les hommes et les femmes, 1762.djvu/21

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pouvez, voyez comme dans ſi peu de temps, votre ennemi eſt devenu ſi redoutable, il ſemble à voir mon membre viril, qu’il vëuille mettre tout à feu et à ſang, mais quelque furieux qu’il paroiſſe, vous pouvez facilement le vaincre, attendez le ſeulement de pié ferme, ça continua-t-il, couchez-vous, levez vos cuiſſes le plus haut que vous pourrez et faites en forte que vos piés baiſſent quand je vous monte, embraſſez-moi maintenant de toutes vos forces, afin que je ne me puiſſe ſeparer de vous. Alors je fis comme il me dit, des cuiſſes, je l’embraſſai ſi étroitement, qu’on eût dit que je voulois me coller à lui, Rapineau commença par le baiſer des yeux, et m’ouvrit après avec les doigts l’endroit qu’il voulut aſſiéger, il y poſta à l’entrée ſon inſtrument et braqua et prit ſi bien ſes meſures, que l’aïant pouſſè de toutes ſes forces, je le ſentis entrer plus avant, qu’il n’avoit encore pû faire auparavant, ſerieuſement, Toinette, je penſois que Rapineau m’avoit miſe en piéces, ma douleur fut ſi grande, que non ſeulement je pleurai, mais je criai auſſi hautement. Rapineau touché alors de quelque pitié, fit hâlte au milieu du jeu, je fais tréve pour un moment, dit-il, courage cependant, les douleurs finiront bientôt, j’ai fait cette fois plus de la moitié du chemin, voyez ſi je mens.