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Page:La Blondine ou avantures nocturnes entre les hommes et les femmes, 1762.djvu/29

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avec toute cette largeur, la dernière fois qu’il me baiſa, il me dit, que je le preſſois partout, qu’il étoit autant à l’étroit, que ſi je l’euſſe ſerré entre mes mains ; il me diſoit que de me baiſer lui plaiſoit ; je ne lui repondis rien, mais je lui donnois mille baiſers tendres et je trémouſſois de mes feſſes. Nous ne perdimes point de tems et Rapineau et moi, nous étions dèja prèts au combat, lorsque ma mère rentra, en diſant qu’elle avoit oublié à nous dire le plus néceſſaire, Rapineau m’avoit deja fait aſſeoir ſur un banc fort large, les jambes écartées, j’étois nûë jusqu’au nombril et Rapineau bandoit dejà. Auſſitôt que ma Maman fut entrée et qu’elle m’eût vûë dans cete poſture, eh ! dit-elle, que l’inclination eſt ingénieuſe, que cete poſture eſt commode pour l’un et pour l’autre, mais elle fut ſurpriſe quand elle aperçût la partie naturelle de Rapineau, bandée d’une étrange manière. Ah Venus ! s’écria-t-elle, quelle épée ! néanmoins que faire ma fille, c’eſt votre mari, cependant je m’étois remiſe dans une poſture décente, j’avois rabaiſſé mes juppes, je demandai à ma mère cè qu’elle avoit oublié à nous dire. Ninon me dit-elle, comme il n’eſt pas néceſſaire que ceux qui dineront tantôt avec vous, voient dans vos habits les marques de votre badinage, je vous avertis de les