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Page:La Brochure mensuelle - Année 1923 - Numéros 1 à 12B.djvu/213

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Que Dieu n’est pas pur Esprit, puisqu’il portait en lui une parcelle de matière, et quelle parcelle : la totalité des Mondes matériels ! 2o Que Dieu, portant la matière en lui, n’a pas eu à la créer, puisqu’elle existait ; il n’a eu qu’à l’en faire sortir ; et, alors, la création cesse d’être un acte de création véritable et se réduit à un acte d’extériorisation. Dans les deux cas, pas de création.

Troisième argument : Le Parfait ne peut produire l’imparfait

Je suis certain que si je posais à un croyant cette question : L’imparfait peut-il produire le parfait ? ce croyant me répondrait sans la moindre hésitation et sans crainte de se tromper : L’imparfait ne peut produire le parfait. Or, je dis, moi, : Le parfait ne peut pas produire l’imparfait et je soutiens que ma proposition possède la même force et la même exactitude que la précédente, et pour les mêmes raisons.

Ici encore : entre le parfait et l’imparfait il n’y a pas seulement une différence de degré, de quantité, mais une différence de qualité, de nature, une opposition essentielle, fondamentale, irréductible, absolue. Ici encore : entre le parfait et l’imparfait, il n’y a pas seulement un fossé plus ou moins profond et large, mais un abîme si vaste et si profond que rien ne saurait le franchir, ni le combler. Le parfait, c’est l’absolu ; l’imparfait, c’est le relatif ; au regard du parfait qui est tout, le relatif, le contingent n’est rien ; au regard du parfait, le relatif est sans valeur, il n’existe pas, et il n’est au pouvoir d’aucun mathématicien ni d’aucun philosophe d’établir un rapport — quel qu’il soit — entre le relatif et l’absolu ; a fortiori, ce rapport est-il impossible, quand il s’agit d’un rapport aussi rigoureux et précis que celui qui doit nécessairement uni la Cause à l’Effet. Il est donc impossible que le parfait ait déterminé l’imparfait. Par contre, il existe un rapport direct, fatal, et, en quelque sorte mathématique, entre l’œuvre et celui qui en est l’auteur : tant vaut l’œuvre tant vaut l’ouvrier ; tant vaut l’ouvrier tant vaut l’œuvre ; c’est à l’œuvre qu’on reconnaît l’ouvrier, comme c’est au fruit qu’on reconnaît l’arbre. Si j’examine une rédaction mal faite, où abondent les fautes françaises, où les phrases sont mal construites, où