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Page:La Brochure mensuelle - Année 1923 - Numéros 1 à 12B.djvu/220

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aux animaux de comprendre les modes d’opérer des hommes. Dieu plane à des hauteurs que vous ne sauriez atteindre ; il occupe des sommets qui vous restent inaccessibles. Sachez que quelle que soit la magnificence d’une intelligence humaine, quel que soit l’effort réalisé par cette intelligence, quelle que soit la persistance de cet effort, jamais l’intelligence humaine ne pourra s’élever jusqu’à Dieu. Rendez-vous compte enfin que, si vaste qu’il puisse être, le cerveau de l’homme est fini et que, par conséquent, il ne peut concevoir l’infini. Ayez donc la loyauté et la modestie de confesser qu’il ne vous est pas possible de comprendre, ni d’expliquer Dieu. Mais de ce que vous ne pouvez ni le comprendre, ni l’expliquer, il ne s’ensuit pas que vous ayez le droit de le nier. Et je réponds aux déistes : Vous me donnez, Messieurs, des conseils de loyauté auxquels je suis tout disposé à me conformer. Vous me rappelez à la modestie légitime qui sied à l’humble mortel que je suis. Il me plaît de ne pas m’en écarter. Vous dites que Dieu me dépasse, qu’il m’échappe ? Soit. Je consens à le reconnaître ; et affirmer que le fini ne peut ni concevoir ni expliquer l’Infini, c’est une vérité tellement certaine, et même évidente, que je n’ai pas la moindre envie d’y faire opposition. Nous voilà, jusqu’ici, bien d’accord et j’espère que vous êtes tout à fait contents. Seulement, Messieurs, permettez que, à mon tour, je vous donne les mêmes conseils de loyauté ; souffrez que, à mon tour, je vous rappelle à la même modestie. N’êtes-vous pas des hommes, comme j’en suis un ? Dieu ne vous dépasse-t-il pas, comme il me dépasse ? Ne vous échappe-t-il pas comme il m’échappe ? Auriez-vous la prétention de vous mouvoir sur le même plan que la Divinité ? Auriez-vous l’outrecuidance de penser et la sottise de déclarer que, d’un coup d’aile, vous avez gravi les sommets que Dieu occupe ? Seriez-vous présomptueux au point d’affirmer que votre cerveau fini a embrassé l’Infini ? Je ne vous fais pas l’injure, Messieurs, de vous croire frappés d’une telle extravagante vanité. Ayez donc, tout comme moi, la loyauté et la modestie de confesser que, s’il m’est impossible de comprendre et d’expliquer Dieu, vous vous heurtez à la même impossibilité. Ayez donc la probité de reconnaître que si, de ce que je ne puis concevoir ni expliquer Dieu, il ne m’est pas permis de le nier, puisque vous ne pouvez, vous non plus,