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Page:La Brochure mensuelle - Année 1923 - Numéros 1 à 12B.djvu/221

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ni le comprendre ni l’expliquer, il ne vous est pas permis de l’affirmer. Et gardez-vous de croire, Messieurs, que nous voilà, désormais, logés à la même enseigne. C’est vous qui, les premiers avez affirmé l’existence de Dieu, c’est donc vous qui, les premiers, devez mettre fin à vos affirmations. Aurais-je jamais songé à nier Dieu, si, alors que j’étais tout petit, on ne m’avait pas imposé de croire en lui ? si, adulte, je ne l’avais pas entendu affirmer tout autour de moi ? Si, devenu homme, mes regards n’avaient pas constamment observé des Eglises et des Temples élevés à Dieu ? Ce sont vos affirmations qui provoquent et justifient mes négations. Cessez d’affirmer et je cesserai de nier.

Seconde objection : Il n’y a pas d’effet sans cause

La seconde objection paraît autrement redoutable. Beaucoup la considèrent encore comme sans réplique. Elle nous vient des philosophes spiritualistes. Ces Messieurs nous disent sentencieusement : Il n’y a pas d’effet sans cause ; or, l’Univers est un effet ; donc cet effet a une cause que nous appelons Dieu. L’argument est bien présenté ; il paraît bien construit, il semble solidement charpenté. Le tout est de savoir s’il l’est véritablement. Ce raisonnement est ce que, en logique, on appelle un syllogisme. Un syllogisme est un argument composé de trois propositions : la majeure, la mineure et la conséquence ; et comprenant deux parties : les prémisses, constituées par les deux premières propositions, et la conclusion représentée par la troisième. Pour qu’un syllogisme soit inattaquable, il faut : 1o que la majeure et la mineur soient exactes ; 2o que la troisième découle logiquement des deux premières. Si le syllogisme des philosophes spiritualistes réunit ces deux conditions, il est irréfutable et il ne me reste qu’à m’incliner ; mais s’il lui manque une seule de ces deux conditions, il est nul, sans valeur et l’argument s’effondre tout entier. pour en connaître la valeur, examinons les trois propositions qui la composent. Première proposition majeure : Il n’y a pas d’effet sans cause. Philosophes, vous avez raison. Il n’y a pas d’effet sans cause ; rien n’est plus exact. Il n’y a pas, il ne peut pas y avoir d’effet sans cause. L’effet n’est que la suite, le