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Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 1.djvu/235

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croisade contre les albigeois.

El castel Narbones, on an fait mant sospir.
Els baros de la vila cui ac faitz retenir
Ples d’ira e de felnia los anec enquerir :
5200« Baro, » so ditz lo coms, « ges non podetz fugir ;
« E, per la mort santisma cui Deus venc aramir,
« Nulhs avers qu’el mon sia nous poira pro tenir
« Qu’ieu nous fassal cap toldre e del castel salhir. »
Pero, ilh cant l’auziro jurar e esfelnir,
5205Non i a .I. no tremble per paor de morir.
Mas l’evesques cossira e i met tot son albir
Com el puesca la vila els baros covertir.

    — 5198. cui, ms. cuit. — 5203. e, corr. o ? Selon la réd. en pr. Simon aurait mis la reddition de la ville comme alternative à l’exécution de ses menaces. Aussi les otages grandamen se son esbayts entre els, car no era pas en lor poissansa de far so que lodit comte volia ; car la vila era tan malida que no era hom que ne posques estre mestre ny senhor ; car lodit comte les avia tan et terriblamen enmalits, que autan volian morir en se defendre que vieure ainsi que lodit C. de M. les tractava ny avia tractats (p. 81). — 5206. Les faits qui suivent sont racontés d’une façon assez différente dans la réd. en pr. L’évêque et l’abbé de Saint-Cernin parcourent la ville, répandant le bruit que le comte de Montfort est disposé à l’indulgence et rendra les otages pourvu que les habitants rendent leurs armes ; sinon les otages, au nombre de 180, seront mis à mort. Les habitants se consultent entre eux et se décident à suivre l’avis de l’évêque, étant bien entendu que les otages seront relâchés. L’évêque rapporte cette résolution à Simon, et, après s’être concerté avec lui, revient inviter les habitants à se trouver le lendemain à la maison commune, où l’accord sera conclu entre eux et le comte de Montfort. [Dans tout cela il n’est question ni de Maître Robert (vv. 5222, 5265), ni de Villeneuve (vv. 5213, 5279).] Les habitants étant venus au rendez-vous, l’abbé de Saint-Cernin leur demande de déclarer qu’ils acceptent les conditions de l’accord proposé, promettant toute sécurité à ceux qui voudront rester et sauf-conduit à ceux qui voudront s’éloigner. Un seul des habitants (cf. v. 5270) se retire. Les autres restent, et lorsqu’ils ont livré leurs armes et les tours de la ville, Simon les fait jeter en prison (p. 81-3).