Aller au contenu

Page:La Chanson de la croisade contre les Albigeois, 1875, tome 2.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
68
[1210]
croisade contre les albigeois.

vençaux et Gascons. Le seigneur archevêque de Bordeaux y fut, [1265] [ainsi qu’]Amanieu de Lebret[1] et ceux du côté de Langon. Là font leur quarantaine tous ceux qui y sont, [en telle manière] que quand les uns viennent les autres s’en vont[2], mais Rai-

    où les Lombards avaient fondé des établissements qui durèrent jusqu’à la domination normande. » Tel paraît être en effet le sens précis de ces deux termes, du xie siècle au xiiie environ. On voit, dans divers textes latins une partie de l’Italie méridionale désignée sous le nom de Longobardia, par ex. dans les annales de Bari (Pertz, Mon. VII, 52 a) ; et dans le poëme d’Ambroise sur la troisième croisade les Longebart (éd. Monod et Paris, v. 602, 607, etc.) désignent les Italiens de la Sicile. Si je ne me trompe, c’est dans le plus ancien récit de la première croisade, chez l’auteur anonyme des Gesta Francorum, que se trouvent pour la première fois associés les Lombardi et les Longobardi (Historiens occidentaux des croisades, III, 121-2), d’où ces noms ainsi groupés sont passés dans les récits dérivés (Ibid., III, 11, 174 ; IV, 18 c f). Même association dans une pièce du troubadour Peire Cardinal, où on voit de plus que les habitants de la Pouille étaient distincts des Lombards et des Longobards :

    Per folz tenc Polhes e Lombartz
    E Longobartz et Alamans
    Si volon Frances ni Picartz
    A senhors ni a drogomans.

    (Parn. occit. p. 310.)

  1. Amanieu V, qui reparaît plus loin, v. 8950, sur lequel voy. la notice de M. Luchaire sur les origines de la maison d’Albret, dans le Bulletin de la Société des Sciences, etc., de Pau, 2e série, II, 33-4. Le pape Honorius lui écrivit en janvier 1218, en même temps qu’à plusieurs autres personnages (Bouquet, XIX, 649) pour l’encourager à continuer son appui à Simon de Montfort. Ce seigneur mourut non pas vers 1252, comme le pense M. Luchaire, mais plutôt vers 1240, selon M. A. Molinier, Revue critique 1873, art. 142.
  2. Comme l’objet de la plupart des croisés était, non de conserver à l’armée du sire de Montfort un effectif qui lui permit de tenir sans interruption la campagne, mais de gagner les indul-